Jeudi 19 mai 2011 à 12:06

Je ne suis pas revenue ici depuis le premier article. C'est peut-être mieux.
Rien que de penser ce que je pense ça me fatigue, alors pensez donc, l'écrire ? Pire encore.

Je crois que je suis fatiguée d'être moi tout simplement. J'avais tous les avantages possibles, une bonne santé, une intelligence correcte, des études qui se déroulaient bien et une famille somme toute plutôt normale. Alors qu'est-ce qui a cloché ? Qu'est-ce qui a fait que je ne trouve pas d'intérêt particulier à continuer ?
J'aime lire et regarder des films, m'amuser simplement. Penser à l'avenir ? A quoi bon quand on le passera seule. Je crois que je préfère ne pas faire d'efforts pour ne pas me faire rejeter alors que j'aurais fait mon possible, c'est déjà bien assez difficile de se faire avoir quand on n'a pas tout fait, alors penser qu'on va se fatiguer pour se faire encore éjecter n'est pas une riante perspective.

C'est aussi fatiguant de se psychanalyser toute seule.

Je me suis demandée ce qui avait pu augurer mon état "dépressif", enfin cet état de mal être plutôt récurent. Est-ce que ça remonte au fait que j'étais un genre de souffre douleur en primaire (ok se faire frapper un peu par des garçons et insulter n'est pas un énorme traumatisme) ? Ou alors au fait que je me souviens qu'en primaire pendant quelque mois je pleurais sans raison en pensant à la mort ? Les cours de catéchisme avec leurs riantes visions du Paradis n'ont pas aidé.
Je n'ai jamais connu de vrais deuils, de vrais douleurs ; je fantasme des choses que je n'ai jamais connu et je me fatigue d'écrire ça ici parce que franchement ça ne sert à rien. Je n'ai jamais eu de raison de ne pas être bien, tout ça vient d'une faiblesse coupable et pitoyable. Peut-être qu'au départ j'avais une petite graine de mal être amplifiée par un cinéma insupportable.


Vraiment où va donc finir cet article ?

Mardi 15 mars 2011 à 22:27

"J'aime l'automne, cette triste saison va bien aux souvenirs. Quand les arbres n'ont plus de feuilles, quand le ciel conserve au crépuscule la teinte rousse qui dore l'herbe fanée, il est doux de regarder s'éteindre tout ce qui naguère encore brûlait en vous."

Novembre, Gustave Flaubert.


Il faut que j'écrive quelque chose. Il faut que je puisse étancher ce flot de pensées incohérentes avant que cela puisse se refléter sur mon image. Mais je sais que demain, en cours, je serais aussi insupportable que d'habitude et que je me prendrais encore des réflexions dans les dents.
Je ne suis pas un animal sociable ; ni quelqu'un de bien.
Je le sais, mais je veux faire semblant, même à moi-même.
Quand les cours ont commencé j'étais sur la défensive ; pensez, deux ans que je n'avais pas croisé de gens de mon âge plus de quelques heures, et voilà que je me retrouvais plongée dans une classe de 20 gugus pour un BTS dont je me demande toujours si je vais le réussir. Du coup défensive = timidité. J'étais silencieuse et rétive. L'attitude que je devrais garder toujours. Quand je me sens en confiance je commence à vraiment agir comme moi-même et je me déteste. Je suis insupportable, vantarde, maladroite, en colère. Je me pose des questions sur tout, je veux juste retourner tranquillement ne rien faire ; moi qui voulait absolument retourner en cours avant de devenir folle à ne rien faire.

Je ne veux pas faire confiance ; je vais encore me prendre une porte dans la gueule et je ne pourrais que m'en prendre à moi-même. Mon plan de me détacher de tout fonctionne assez bien ; je m'inquiète moi-même d'être si lointaine et détacher de truc pourtant "grave". Je n'essaye même plus de faire semblant avec les abrutis de mes cours ; si l'une d'elle, que j'aime bien au demeurant, mais qui n'aime rien tant que raconter tous les pauvres malheurs de sa vie en parlant de crise de paniques, d'antidepresseurs, de parents méchants, et qui aime à poser ... à se donner un rôle tout le temps. Ok t'es malheureuse, ma grande, mais un peu de dignité, cache-le. Moi ça me ferait des vacances. Si elle donc commence à parler de ses malheurs, je préfère l'ignorer et partir. Je ne saurais pas la consoler et je sais qu'au fond de moi je ne veux pas la consoler, je la méprise de m'étaler sa vie privé. Moi je ne le fais et si je le faisais, elle ne m'écouterait que le temps de me reparler d'elle, elle, elle. Comme mon frère. Le pauvre souffre tellement. Ououi. Mais il m'a prise trop pour une abrutie ; je n'arrive plus à le calculer ; mais je me force à lui parler normalement, comme avant, au moins puis-je faire semblant pour qu'il ne me remette pas de rechute de déprime sur le dos ?

Alors j'ai créé un autre blog. Parce que bon j'en ai déjà ... trois ici, dont un mort d'ailleurs. Et aucun ne satisfait à ce que je veux faire. Je ne veux pas que quelqu'un que je "connaisse" passe par-là et se dise, tiens, c'est machin truc bidule. Mais si quelqu'un que je connais ne passe pas et ne me console pas je vais encore cogiter, cogiter, cogiter. Danser d'un pied sur l'autre ; un coup je serais la martyr, l'autre le bourreau.





Je ne sais rien, je ne sais pas. Je m'étudie comme un curieux spécimen zoologique. Si je fais ça, me dis-je, est-ce pour paraître ou parce que j'en ai réellement envie. Et malheureusement la réponse est que je ne fais que paraître.





Même cet article est fatiguant et prend la pose.


Je me demande si on me reconnaîtra ; allez, un indice. Gros-Câlin. C'est même un livre.

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